Le Canoë-Camping

Définitions - Introduction :

Tout comme la randonnée pédestre, la randonnée à vélo ou la randonnée nordique, le canoë-kayak revêt une autre dimension lorsqu'il est pratiqué de façon itinérante.
Se déconnecter et partir un week-end donne l'impression d'être parti 8 jours !
Faire du Canoë-Camping c'est parcourir des rivières et des lacs à bord d'une embarcation dans laquelle on aura chargé nourriture et matériel de bivouac.
Evidemment, le bateau sera propulsé à la force des bras, une voile sera parfois utilisée de façon complémentaire.
Le canoë (ou kayak) de loisir est aujourd'hui pratiqué par bon nombre de fervents et ceux-ci seraient encore plus nombreux si toutes les possibilités offertes par cette embarcation étaient redécouvertes.
C'est une activité presque naturelle, sans matériel sophistiqué; la pagaie n'étant finalement que le prolongement de la main.

Une randonnée peut faire (re)découvrir les plaisirs authentiques.
On fait ses courses dans les petits villages.
On découvre de jolies bâtisses, ruines ou ponts romains.
On observe des animaux : libéllule, canard, héron, ragondin, castor, ...
Quelques rochers et passes à grosses vagues donnent un peu d'émotions et permettent de belles photos.


Elle permet à quiconque de découvrir les plaisirs de la glisse, de contempler des paysages sous un autre angle, d'entretenir sa forme sans que cela soit traumatisant pour les articulations.
Puis c'est le pique nique joyeux dans la nature, sur un pré ou à la bordure d'un petit bois.
Petite sieste, lecture ou jeux et on repart. On parle de bateau à bateau, avec l'un ou avec l'autre, on pagaie devant ou derrière le groupe, selon l'humeur.
Par-ci, par-là, des passages à émotion sont reconnus soigneusement.

Vient ensuite le moment de rechercher le lieu du bivouac idéal. Sur la majorité des rivières, le camping est facile, il y a toujours un coin de pré, une zone inondable ou une langue de sable où l'on peut planter sa tente, loin de tout. On prépare son dîner et installe son bivouac. Pendant que la nuit tombe, souvent autour d'un feu (si c'est possible), on discute, on raconte des histoires, on chante sous les étoiles bien contentes de nous voir !!! C'est ça le canoë-camping.

Origines:


Cette activité est d 'origine typiquement canadienne, en particulier quant à la forme des bateaux ayant une capacité de chargement importante, mais aussi au regard de la physionomie du territoire.
Pour traverser les grands lacs et suivre les rivières en emportant matériel et peaux de bêtes, il fallait de grands bateaux stables mais suffisamment manœuvriers pour être dirigés à la pagaie.
De notre côté de l'Atlantique l'activité pris son essor au début du XXe siècle.
En 1904 fut fondé le Canoë club de France.
En 1936, plus de 50 rivières ont été pratiquées et topographiés.
D'ailleurs, les lois sociales de 1936 donnent aux activités de loisirs un nouvel essor dont le canoë ne manque pas de profiter.
A partir des années 80, l'activité canoë-camping régresse au profit de la pratique en compétition, de la descente sportive de hautes rivières très techniques.
Paradoxalement, c'est aussi à cette période que les loueurs s'installent le long des parcours comme le Verdon, l'Ardèche et le Tarn. Ils répondent à une demande de consommation, et sont des acteurs économiques pour la région.
Le besoin de renouer avec les plaisirs simples, de retrouver le contact avec la nature devrait voir cette activité se développer à nouveau.


Quelles sont les conditions pour pratiquer cette activité ?

En premier lieu, il est nécessaire d'aimer et de respecter la nature.
Il faut également être en mesure d'évaluer les dangers inhérents à toute activité de nature et en particulier au fait que celle-ci se déroule en partie sur l'eau avec tous les risques que cela comporte : hydrocution, insolation, coup de soleil, hypothermie, et bien sûr la crainte légitime de la noyade.


Quel niveau de technique ?

Malgré cela, l'activité est facilement accessible, elle ne relève pas de l'exploit sportif et n'exige pas forcément le niveau technique le plus élevé en canoë-kayak.
Il suffit de quelques cours dispensés dans un club, par des copains aguerris, ou même en autodidacte avec l'aide d'un bon manuel pour passer d'une navigation approximative où c'est finalement le canoë qui vous "mène en bateau", à une navigation raisonnée où les coups de pagaie sont placés et dosés pour réaliser des trajectoires précises sans gaspiller énergie et patience.
L'apprentissage pourra se faire au fil des promenades, permettant ainsi de progresser tout en jouant et en découvrant des paysages nouveaux.


Vous découvrirez que la technique de la pagaie, même parfaitement maîtrisée ne suffit pas à se tirer de toutes les situations ; le halage à la corde, le portage ou chariotage sont aussi le lot possible de toutes les croisières.


Quel matériel utiliser ?

Le canoë-kayak, par son appellation française distingue nettement le canoë du kayak.
Le canoë est propulsé à la pagaie simple (une seule pale) et le kayak à la pagaie double (2 pales).
Malgré cette différence, les cultures anglo-saxonnes et germaniques n'utilisent qu'un seul terme : canot et kanu qui désignent indifféremment le canoë ou le kayak.
L'appellation n'est en aucun cas lié au nombre d'équipiers (il existe des canoës et des kayaks à une ou plusieurs places).
La différence entre kayak et canoë s'estompe de plus en plus : certaines coques de bateau de tourisme servent indifféremment à faire du kayak ou du canoë. Il est d'ailleurs fréquent que les loueurs proposent des pagaies de kayak en canoë. L'inverse n'est pas possible, le kayak étant trop bas pour être utilisé efficacement avec des pagaies de canoë.
Pour le canoë-camping, il sera intéressant de privilégier des bateaux confortables, ayant une bonne charge et un bon volume utile.
Pour l'emport des vivres, des vêtements et du matériel de camping : sac étanches et bidons reliés au bateau pour non seulement éviter la perte du matériel en cas de chavirage, mais aussi pour que rien ne bouge lors d'un cordelage.
Un équipement léger est un plus si l'on doit affronter de fréquents ou longs portages.
Sinon, il est possible de s'accorder un certain confort.


Les lieux de pratique :

Le choix des rivières est vaste, il permet de s'adapter aux motivations et au niveau technique de chacun.


Avertissements :

Assurez-vous de savoir parfaitement nager et d'accepter de mettre la tête sous l'eau avant de pratiquer le canoë-kayak. Ne naviguez jamais sans avoir à bord un gilet… le mieux étant de le revêtir, correctement fermé, en permanence.
Le milieu est complexe et le débutant n'attribue pas de signification à ce qu'il rencontre. C'est avec l'expérience que les choses prennent de la signification et que le pratiquant peut anticiper la trajectoire ou les réactions du bateau.
Le milieu est varié car chaque site de pratique revêt des particularités : vent, berges accessibles ou abruptes, berges proches ou éloignées, présence d'autres utilisateurs (planches à voile, navigation fluviale...).

Donc avant de maîtriser la lecture d'une rivière, il est bon d'être accompagné par une personne compétente capable d'évaluer ses dangers et votre niveau technique. Il est nécessaire d'être très prudent à l'abord des ouvrages (barrages) dans les rivières encombrées (troncs, branchages). Il est tout à fait possible d'emmener des enfants sur des rivières calmes moyennant des gilets de sauvetages adaptés et la vigilance des parents.

Enfin, cela va sans dire, limitez votre impact sur la rivière en adoptant un comportement respectueux de la nature et de ses équilibres.

Dernière modification le 01/07/2009