Tour du Mont Lozère du 5 au 9 janvier 2009


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La rando hivernale en autonomie m'attire de plus en plus. Je rêve d'un trip un peu long, mais cela ne s'improvise pas.
Le rêve c'est bien, l'idée que l'on peut s'en faire à travers des récits, c'est bien aussi, mais le vivre c'est autre chose.
Donc pour l'instant, je me lance dans de petites randos pour acquérir de l'expérience, pour tester mon matériel et surtout mon moral.
J'ai déjà lu pas mal de livres et de témoignages, mais rien de tel que le vécu pour se faire une idée plus précise et pour apprendre.

L'idée de partir seul ne me déplaît pas et a pour moi un avantage certain : toute décision me paraît plus simple à prendre et à assumer (itinéraire, orientation, longueur de l'étape, lieu et conditions de bivouac). Cela doit compenser le risque de solitude et l’impossibilité de partager en temps réel émotions et sentiments.
En fait le compromis c'est Ilouliak : il est prêt à me suivre et à dormir n'importe où.
Il me procure une compagnie agréable et réconfortante. Je peux lui parler et même s'il ne me répond pas, il a une attitude que je peux interpréter comme bon me semble !

Après une bonne journée passée à choisir le matériel et la nourriture à emporter, à tenter d'obtenir des infos pertinentes sur la couverture neigeuse, nous prenons la route en fin d'après midi en direction de la station du Mas de la Barque.
Première difficulté, la route menant à la station via Genolhac est barrée et il faut accéder par Villefort. Lors de mon retour, je rencontrerai une manifestation des habitants et d’élus, et signerai une pétition pour demander aux collectivités les moyens pour réparer et réouvrir cette route fermée depuis les grosses pluies de novembre.

Arrivé à destination, je constate qu'il y a une bonne quantité de neige, mais d'une qualité assez mauvaise puisque excessivement glacée. J'ai emporté la pulka, les skis, les raquettes et un gros sac à dos. Difficile de faire un choix, je renonce à démarrer la rando de nuit, et dort dans la voiture en guise d'échauffement.


Jour 1 : Mas de la Barque – Le Cros (16 km)

Une fois le jour levé, je fais une petite reconnaissance : il a du pleuvoir puis regeler ce qui donne une neige extrêmement dure. La pulka fabrication maison risque de souffrir, mais c'est l'occasion de voir et j'aurai plus d'autonomie qu'avec le sac à dos. Les raquettes avec leurs crampons sont indispensables et je décide d'emporter quand même mes skis de fond au cas où je rencontrerais de meilleures conditions.



Puis c'est le hors piste intégral avec les premiers ruisseaux à traverser.
Certaines portions sont chaotiques et je dois parfois tirer violemment sur la pulka pour lui faire franchir les obstacles.

Le Mas de la Barque est une jolie petite station de ski de fond.
Il n'est pas envisageable pour moi d'utiliser les pistes de fond avec la pulka et Ilouliak. J'emprunte donc les traces raquettes et piétons durant quelques kilomètres.


Lors du passage d’un obstacle un peu plus gros, j'entends derrière moi un bruit de bois cassé. Evidemment en l'absence d'arbre ou de branche, bien qu'ayant du mal a y croire, je pense à ma pulka en bois. Je me retourne et constate tout de suite que ce n'est pas elle qui a souffert, mais la paire de ski que j'avais négligemment arrimée dessus, spatules vers l'avant. Ils ont heurté violemment la bosse suivante et un ski est cassé au niveau de la spatule. Elle n'est plus reliée au reste que par le plastique du dessus. Ça va être encore plus difficile de les utiliser !!!
Je verrai plus tard et poursuis mon chemin qui passe par le hameau de Bellecoste.


Je traverse le Tarn, eh oui c'est lui !!!
 

Avec le pont, certains reconnaitront
peut-être mieux.


Mais attention à ne pas s'approcher
trop au bord !

La pause repas au bord de l'eau
s'impose.


Je reprends paisiblement la progression, et m'imprègne de la beauté et de la tranquillité des paysages.
Au passage, je visite les hameaux désertés de l'Hôpital, du Salarial et du Cros.

Le soleil se couche, il va bientôt falloir trouver un lieu de bivouac...
Un petit bout de forêt me protégera un peu de la petite brise qui se lève. Il fait –6°, l'important est donc de ne pas rester inactif. Je fais un peu de terrassement dans la neige afin d'améliorer un tant soit peu la protection et le confort pour cette nuit à la belle étoile.
Je décide ensuite de rechercher du bois mort et de faire un petit feu. Pas vraiment dans le but d'avoir de la chaleur, mais surtout pour m’entraîner et m'occuper. Le démarrage est un peu délicat, mais la persévérance paie et je peux faire fondre de la neige pour mon repas, pour remplir ma thermos et pour l'eau d'Ilouliak.

Tout cela a pris du temps et il est environ 21h quand je m'enfile dans mes deux sacs de couchage. En effet, je ne suis pas équipé de sac grand froid, je dors habillé et utilise un sac léger (min 5°) dans un sac standard (min 0°).
J'ai glissé au fond les appareils électroniques (photo, gps, portable), les chaussettes et les gants ainsi que l'eau d'Ilouliak afin qu'elle ne gèle pas.
Je tente de lire un peu avant de m'endormir et découvre qu'il n'est pas facile de tourner les pages avec des moufles...


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Dernière modification le 14/10/2009

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