Le Tarn


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Depuis la descente décrite précédemment, nous avons parcouru le Tarn à plusieurs reprises. Des descentes fort agréables mais classiques ne justifiant pas de complément à cette page. Tout au plus aurais-je pu signaler qu'en mai dernier le faible niveau d'eau (57 cm à l'échelle de Montbrun) rendait la portion Ispagnac - Montbrun difficilement praticable.

Vous vous doutez donc que si je complète cette page c'est que je vais vous faire part de quelques nouveautés.

L'histoire commence fin octobre par la visite d'un copain, qui au cours de la conversation me glisse dans l'oreille qu'il a des dispos en novembre et qu'une rando canoë le tenterait assez...

- "Je vais y réfléchir, mais hélas c'est la sécheresse un peu partout..." 

Il ne faut pas plus de mots pour que quelques jours après un gros épisode cévenol se déclenche. Bon nombre de rivières sont impraticables mais pour la raison inverse !
Le Tarn par exemple, est passé de 4 à 600 m3/s. Par contre, concernant les rivières du centre, c'est toujours le calme plat.

Inutile de faire durer le suspens puisque l'on est dans la page Tarn !
Effectivement nous avons finalement opté pour une rivière "en crue". Plusieurs bonnes raisons à cela :
- Avec un peu de chance pas besoin de faire le portage du Pas de Soucy !
- Nos femmes préfèrent rester au chaud (et au travail !).
- La seule fois où j'ai navigué avec Sylvain, je l'avais initié au canoë sur l'Isère entre Bourg et Aime et ça s'était très bien passé.
J'arrête mes vannes, vous allez croire que je ne suis pas sérieux ! 

- Pour dire vrai, c'est une rivière que je connais bien et ça me tente de la découvrir avec plus d'eau.
- Les derniers renseignements pris avant la décision confirment que même s'il est encore haut, le Tarn a retrouvé son lit et sa transparence.
- Enfin, Sylvain n'est pas un débutant. Il a pratiqué l'eau vive quand il était jeune... et lui l'est encore !!! 
 

Descente de Florac à Millau du 22 au 24 novembre 2011
   

Etape 1 : Florac – Prades (24 km)

Nous nous sommes donnés rendez-vous à Millau où nous laissons une voiture avant de remonter jusqu'à Florac.


Avec ce niveau il doit être possible de naviguer en amont d'Ispagnac.

En effet, vu de la route, les grilles de rocher habituellement impropres à la navigation se sont transformés en passages un peu sportifs.






 

Nous embarquons sur le Tarnon vers 14h30. Après un kilomètre et demi d'échauffement nous rejoignons le Tarn et affrontons les premiers trains de vagues.
Comme Sylvain souhaitait étrenner son "Présage" dans l'eau vive et qu'en plus il m'avait affirmé que son bateau passait bien les vagues sans embarquer d'eau (vagues du lac d'Annecy avec madame à l'avant et sans matériel de bivouac à bord !), je n'avais pas insisté pour prendre mon Ally qui dispose pourtant d'un pontage.
Pas de miracle : même en faisant attention, nous avons dû écoper un certain nombre de fois. 
De beaux passages ponctuent cette section de onze kilomètres qui sans nécessiter un gros bagage technique ne s'adresse pas aux débutants. Il n'y a pas de piège ni d'enchainement nécessitant une reconnaissance depuis la berge (pour nous s'entend, même si ce n'est pas modeste, je préfère le préciser).
Les deux passages les plus délicats que je classerais en III et III sup avec le niveau d'eau de la journée (1m80 à l'échelle de Montbrun) sont respectivement situés 3 et 1,2 km avant le pont d'Ispagnac.


   
   
Nous sommes maintenant sur une portion que je connais bien.
D'ordinaire, il faut souvent chercher la bonne passe pour éviter de frotter.
Inutile aujourd'hui comme on peut le constater sur la photo prise proche du pont de Quézac.
La rivière court à bonne allure et les kilomètres défilent.
   
   
 

La passerelle de Blajoux nous oblige à un portage puisqu'il est impossible de passer en dessous. C'est l'occasion d'échanger quelques paroles avec un autochtone qui est très surpris de nous voir descendre le Tarn à cette époque.
Un peu plus loin, le pont submersible de Castelbouc nous oblige également à un portage.
Nous admirons ce joli petit village et réalisons que l'éclairage public est allumé : il serait temps de trouver un coin pour bivouaquer tant qu'on y voit encore un peu !
Aussitôt dit aussitôt fait, nous trouvons le coin idéal : banquette pour s'asseoir, sable nettoyé et lissé par la récente crue.
 

Etape 2 : Prades - Le Rozier (41 km)


Allez Sylvain ! on se réveille...

Ne pense pas aux habits humides que l'on va bientôt remettre !
   
   
   
   
   
   

   
   
Il suffit de prendre ça à la rigolade. 
Ah ces jeunes... Sont pas du matin !



   
   
   
   
   
   
Ils sont quand-même agréables ces rayons de soleil qui nous caressent.

 

Un petit kilomètre d'échauffement et c'est le barrage de Prades. D'habitude, je le cordelle, mais là ça rappelle grave : il n'y a pas d'autre solution que de porter.

Alors que nous sommes dans le petit rapide au niveau de la base FFEPMM de Sainte Enimie, je dis à Sylvain :
- "T'as vu l'arbre en "cravate" au niveau du pont ? Vas à droite."
- "Ah, heu, mince."
- "Toujours anticiper."
- "C'est exactement ce que je répète à mes élèves en parapente." 

Comme on pouvait s'en douter, le barrage se Sainte Enimie rappelle également mais moins que celui de Prades. Il y a un endroit où j'estime que c'est jouable avec de la vitesse et convainc facilement Sylvain qui semble me faire totalement confiance. Ça passe mais l'arrière a talonné : Aie ! le bateau n'est plus neuf. 


Un petit stop derrière la pile du pont.
Au plus fort de la crue, le Tarn avait passé le mur et inondé les rues de Sainte Enimie.
   
   
   
   

   
   
Encore un qui va moins bien naviguer !



   
   
   
Sylvain trouve le site de Saint Chély très joli. Je fais la moue, aujourd'hui il manque l'éclairage du soleil.
   
   
   

   
   
Idem pour les étroits...
C'est l'inconvénient de naviguer dans des gorges à cette saison. Même si le ciel est parfaitement dégagé, on profite rarement des rayons du soleil.
   
   

   
   
Mais l'avantage est que mes "copains" bateliers n'ont pas sorti leurs barques à moteur.
   
   
   
C'est plus sympa avec ces belles couleurs et ces beaux reflets.
   
 

Avec toute cette eau, les difficultés sont lissées et les kilomètres défilent rapidement.


   
   
   
Réembarquement en aval du chaos du Pas de Soucy après un chariottage rondement mené.
   
   
   

   
   
Vient ensuite la glissière des Vignes...
   
   

   
   
   
   
   
                 ... et l'écopage qui s'en suit !
   
   
   
   

La portion Les Vignes - Le Rozier est d'ordinaire la plus technique. Le niveau d'eau actuel n'accroit pas les difficultés, il a même tendance à les gommer. Par exemple le passage de la "sablière" qui forme d'habitude un "S" peut aujourd'hui passer tout droit. Evidemment la puissance du courant est supérieure et l'amplitude des vagues va avec.

Salut les castors.
Original : ça c'est du parc Aventure ! C'est génial, on en a vu à deux reprises.

 

Etape 3 : Le Rozier - Millau (25 km)


Ce matin la brume enveloppe les formes et atténue les sons.
C'est comme si on était sur une autre rivière... Ecossaise par exemple.
   
   
   
   
   
   

   
   
L'ambiance Sud reprend le dessus et c'est sous le soleil que nous profitons, surtout moi qui suis à l'avant, des trains de vagues qui ponctuent le parcours entre Le Rozier et Aguessac.
   
   

   
   
   
   
   
La xème séance d'écopage !

Il faut dire qu'en plus on s'est amusé à surfer quelques vagues !
   
   
   
 

Quelques kilomètres de plat annoncent le premier barrage de Millau. Son portage en rive gauche est facilité par la récente crue qui a couché les clôtures du camping.

Puis nous arrivons au bassin d'eau vive. Il est en eau et des pompiers y font un entrainement aux secours.
On en profiterait bien pour y faire un petit passage histoire de clôturer en beauté cette descente.
Par politesse Sylvain va demander si ça ne dérange pas... Je suis presque certain de la réponse :
Ok, sauf que le casque est obligatoire et que le règlement c'est le règlement... 

Vivent les espaces libres où chacun peut juger des risques, de ses capacités, afin de prendre ses responsabilités.

Quoi qu'il en soit, nous nous sommes régalés et nous remettrons certainement ça au printemps prochain, peut-être avec nos femmes !

Lors de notre retour vers Florac pour récupérer le véhicule de Sylvain, nous avons constaté que le niveau avait baissé d'environ vingt centimètres en trois jours. Ceci est confirmé par le relevé "vigicrue".

 
 

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Dernière modification le 30/12/2011

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