Le Tarn
Nous avons descendu les célèbres gorges du Tarn à de multiples reprises et sommes allés une fois après Millau, jusqu'au barrage de Pinet.
Depuis longtemps j'avais envie d'aller pagayer plus en aval mais j'avoue que le portage de ces barrages me rebutait. Dernièrement, ma coéquipière n'étant pas disponible, j'ai pensé que c'était l'occasion d'aller repérer seul ces "galères".
Equipé de l'indispensable chariot, je me suis lancé et vous en livre le compte-rendu. J'espère qu'il vous sera d'une aide précieuse si vous envisagez une navigation sur cette section du Tarn qui vaut le coup d'être parcourue malgré la vingtaine de barrages interrompant la progression.
Descente de Creissels à Saint Sulpice (180 km) du 16 au 20 mai 2013
Carte Millau à Albi --- Niveaux d'eau

Je le précise tout de suite : les débarquements et embarquements que j'ai effectués ne sont pas toujours conformes aux arrêtés préfectoraux.
Quand ils sont présents, les panneaux rouges barrés d'une bande blanche horizontale indiquent que la navigation est interdite au-delà. Mais, sauf à faire demi-tour et à remonter parfois de plusieurs kilomètres, il vous est souvent impossible de débarquer sans les dépasser.
Les divers panneaux rencontrés ne signalent que des interdictions. Jamais ils ne vous aident à trouver les points de débarquement et d'embarquement adéquats.
Vous serez donc prudents et prendrez vos responsabilités.
Jeudi 16 mai : Creissels (Millau) - Le Truel 39 km dont 7 de portage (2 barrages)
Par commodité et pour éviter le franchissement des barrages de Millau, j'embarque en tout début d'après-midi à Creissels situé seulement deux kilomètres en aval.
Les bateliers du viaduc m'autorisent gentiment à utiliser leur embarcadère. L'un des employés me dit qu'il y de l'eau comme il faut et que je vais me régaler.
En effet, de jolis trains de vagues secouent mon canoë allégé des chiens et de la maîtresse qui sont restés à la maison.
Je suis rapidement au viaduc et poursuis à bonne allure jusqu'à Saint Rome, début de la retenue du barrage de Pinet.
Dans sa partie la plus sauvage, j'admire les couleurs variées de la végétation et même quelques cascades.
Au barrage, je débarque dans la petite anse en rive droite et effectue un premier portage de 2,7 km sur une petite route très tranquille.
Je réembarque sur la retenue du barrage de Pouget pour à peine 2 km et débarque lorsque la route qui longe en rive gauche amorce une remontée. Inutile de faire les 800 mètres supplémentaires pour aller jusqu'au barrage : le portage par la centrale est théoriquement impossible (des grilles avec piques de 20 cm en défendent l'accès) et l'autre possibilité pour rejoindre la route est une pente raide encombrée de végétation (30 m. de dénivelé).
Il faut faire encore 2 kilomètres sur la route et réembarquer rive droite en aval du pont du Truel où il y a une rampe de mise à l'eau.
Avec le recul, je pense qu'il est préférable de ne pas réembarquer entre les deux barrages. On y gagne en manutention et cela représente un chariotage unique de 7 km sur une petite route tranquille.
Vendredi 17 mai : Le Truel - Villeneuve/Tarn 37,5 km dont 2,5 de portage
(4 barrages)
J'ai bivouaqué en rive gauche peu après le Truel. Le niveau de la retenue du barrage de Jourdanie est descendu de 80 cm durant la nuit ce qui rend l'embarquement délicat sur les rochers très glissants.
Le cadre est verdoyant et agréable.
On a le droit de naviguer jusqu'à 900 mètres du barrage de Jourdanie. Je trouve finalement à 550 mètres, un point de débarquement facile et proche de la route en rive droite.
Après le barrage, on peut accéder à l'eau au niveau des panneaux "propriété privée" et "accès interdit jusqu'à 200 mètres en aval du barrage". Comme rien ne m'indique si je pourrai réembarquer aussi facilement plus bas, je passe outre.
De l'eau, j'apercevrai une seconde possibilité après les quelques maisons qui doivent être des logements EDF.
La navigation redevient ludique et un kilomètre plus loin, ce qui doit être le vestige d'un ancien barrage provoque de gros trains de vagues.
Le Tarn se divise parfois en plusieurs bras, cela contraste avec le passage précédent et évidemment avec les gros plans d'eau en amont des barrages. J'ai alors l'impression d'avoir changé de rivière !
En rive gauche, plusieurs affluents dont le principal est le Dourdou, apportent des eaux ocre qui contrastent avec celles du Tarn.
Dix kilomètres après celui de Jourdanie, on arrive à Brousse le Château où un nouveau barrage barre la rivière.
Il faut souligner qu'il est très bien équipé pour les canoës. Non géré par EDF mais par la fédération EAF, faut-il y voir un lien de cause à effet ?
En aval, un panneau bien visible vous invite à débarquer pour reconnaître la glissière mise à disposition des kayakistes.
Aujourd'hui, le niveau d'eau est un peu trop important pour pouvoir l'emprunter avec mon bateau non ponté.
Les grilles vissées sur la passe à poissons permettent cependant un chariotage aisé.
Un petit bémol toutefois concernant le réembarquement qui s'avère délicat dans un contre puissant qui renvoie dans la réception de la glissière.
Trois kilomètres plus loin une aire aménagée offre des tables de pique-nique, des WC et des éviers. J'y fais ma pause déjeuné.
Je navigue ensuite sur la retenue de Croux longue d'environ sept kilomètres.
Arrivé au barrage, le débarquement est facile à droite comme à gauche. Après avoir opté pour la droite, la prise d'eau étant à gauche, je change d'avis car la route passe dans un tunnel en courbe que je trouve dangereux à parcourir à pied avec mon canoë en remorque.
En rive gauche, une fois la centrale passée, se pose le problème du réembarquement. Au niveau de la pancarte danger un chemin descend vers le Tarn. Je ne suis pas encore à 200 mètres du barrage mais je décide de respecter cette interdiction car le chemin est difficilement praticable avec mon chariot.
Je poursuis sur le chemin carrossable jusqu'à une maison où il faut alors descendre vers la droite en direction du Tarn, puis continuer assez loin jusqu'à trouver une pente douce (1,3 km de portage).
Encore cinq kilomètres de navigation puis il faut à nouveau descendre en rive gauche, assez proche du barrage et donc en étant précautionneux, pour passer le barrage de Saint Pierre. Le portage est assez court (200 mètres), il faut suivre la route en rive gauche et à l'entrée du virage, prendre un petit sentier juste avant le rail de sécurité. On embarque sur un petit affluent nommé Rance et on retrouve un Tarn avec du courant, ça fait plaisir.
Samedi 18 mai : Villeneuve/Tarn - Arthès 35 km dont 1,5 de portage (3 barrages)
Après deux jours de beau temps, la pluie me réveille à cinq heures du matin et m'oblige à installer le tarp pour m'abriter et poursuivre mes rêves au sec !
Lorsque je m'apprête à partir, la pluie cesse et le ciel s'éclaircit légèrement. Je constate une nouvelle fois que le niveau d'eau a baissé, mais seulement de 20 à 30 cm. Apparemment ça turbine fort la nuit.
Je navigue huit kilomètres sans rencontrer de barrage puis arrive à celui du village d'Ambialet caractérisé par son aiguille schisteuse et le méandre du Tarn qui l'enlace.
L'orage qui menaçait depuis un moment a éclaté au moment où j'effectuais le portage facile en rive gauche. La violente averse a découragé un pêcheur mais pas moi !
Trente minutes plus tard, j'ai effectué la boucle de trois kilomètre et demi que fait le Tarn pour contourner les rochers d'Ambialet et la centrale électrique, qui avec son air de manoir, n'est pour une fois pas horrible.
Le village de St Eloi offre une belle aire pour faire une pause.
Le Tarn continue à couler gentiment et à offrir quelques rapides jusqu'à Avalats.
Le barrage n'est signalé par aucun panneau visible depuis la rivière, les berges sont assez raides et je dois approcher de la prise d'eau en rive gauche pour débarquer et sortir le bateau de l'eau.
Lors du portage, environ 400 mètres, je passerai devant ce panneau qui explique les dangers et indique qu'il y a déjà eu des accidents...
Dites, Monsieur EDF, il vous serait possible d'être également responsable ?
Imaginez que l'approche du barrage peut se faire depuis la rivière et pas uniquement depuis un parking.
Et tant que vous y êtes, soyez gentil d'aménager des points de débarquement et d'embarquement pour faciliter le contourne-
ment de vos exploitations.
Deux kilomètres plus loin, une chute naturelle de vingt mètres, portant le nom de saut de Sabo, est évidemment exploitée depuis fort longtemps.
Je débarque en rive droite et effectue un portage d'un bon kilomètre, plus quelques explorations infructueuses, pour finalement réembarquer depuis un tas de gravats et sous un tuyau aux effluves nauséabondes.
Pour trouver ce sésame, il faut aller en aval du pont reliant Arthès à St Juéry puis tourner à gauche juste après une statue de la vierge.
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Dernière modification le 23/06/2013